7437D0CC AA1A 4DAA 81D9 54A4B898DB911Le temps est déja à la préparation de l'été, avec les premières annonces de nos sessions à déstination de tous!
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Paul Verhoye

13 mai 2015 By

"La vie est un cadeau, mais à quel prix"

 

Le jeune élève de quatrième prend sa place dans les rangs pour la rentrée. Comment vous appelez-vous ?

-      Paul Verhoye, comme l’an dernier, Monsieur l’abbé.

Il sera « coupable », tout au long de sa vie, et parfois victime, en retour, de ces mots d’esprit.

Il est convoqué un jour chez le cardinal Liénart : On m’a dit que vous étiez un prêtre voltairien ?

-      Eminence, quand on a parlé toute la matinée du Père, du Fils et du Saint-Esprit, on a bien le droit de blasphémer au déjeuner !

Le cardinal, dans un sourire : Ah ! C’est ça, c’est ça…  

A ce petit séminariste trop vif et trop libre on interdira de passer le baccalauréat… cela ne l’empêchera pas de devenir un brillant physicien, directeur des études à l’ISEN, prestigieuse école de la catho de Lille. Pour moi, faire de la physique, c’est comme manger de la tarte…

Il sera aussi pionnier de la messe filmée, tout au début de la télévision. En filmant de près un séminariste, il lui glisse : tu ne t’es pas rasé ce matin. C’était Jean Castelein. Premier mot d’un long dialogue, début d’une amitié jusqu’à la mort.

Il avait l’art de débusquer les sophismes :

-      Ne vaut-il pas mieux s’adresser à un bon psychanalyste qu’à un mauvais confesseur ?

-      Il vaut toujours mieux un bon quelque chose qu’un mauvais autre chose !

Dans nos sessions de fin de vacances, il attirait toujours une soixantaine de personnes, de 15 à 80 ans. Tous étaient passionnés. Sa pratique de la science et sa réflexion libre nous témoignaient d’une foi repensée, mais surtout d’une attention critique, très exigeante, aux changements de modes de vie et de mentalités que la science et la technique induisaient chez les humains. Nous avons été programmés pour lutter contre la pénurie, il nous faudra toute une sagesse pour apprendre à gérer l’abondance. Nous avons retenu sa formule qui résumait tout : « Trop, c’est moins ! » Trop d’objets, trop d’informations, de sollicitations : il faudrait inventer une nouvelle discipline pour apprendre à choisir. Cela se terminerait en « tique », comme les termes modernes, et la racine serait grecque « airein : choisir » ; ce sera donc « l’hérétique » !

Des amis nous ont reproduit une de ses mémorables interventions sur la liberté : « Laissez un petit prêtre de deuxième classe paraphraser son maître, et oser mettre ses propres paroles dans la bouche de son maître :

Je vous donne la liberté, je vous donne ma liberté,

non pas la liberté comme vous donne le monde

         où la liberté du plus fort est toujours la meilleure,

         où la liberté du plus fainéant est toujours la plus vaste

         où la liberté du plus c… est toujours la plus encombrante.

Je vous donne la liberté

comme la liberté de celui qui est toujours disponible.

Il faut être libre comme un chauffeur de taxi :

-      Vous êtes libre ?

-      Oui, Monsieur.

-      Vous êtes libre de participer à une session à Valloires ?

-      Oui, je suis libre de venir à Valloires.

-      Vous êtes libre d’arrêter de fumer ?

-      Oui, je suis libre d’arrêter de fumer.

-      Vous êtes libre de vous-même ?

-      Oh ! Oui !

-      Il y a place pour les autres ?

-      Bien sûr !

Vous savez, ça a l’air d’être de l’esclavage, mais c’est le contraire !

Quand on dit « Lève-toi et marche » et qu’on se lève et qu’on marche… on est un être libre ! Quand quelque chose -d’important- vient nous dire : « Lève-toi » et qu’on reste assis, on est un esclave ! 

Cette liberté, la preuve qu’elle est une liberté de première qualité, c’est qu’elle coûte « la peau des fesses », même quelque fois un peu les os qui sont au-dessous !

(…) Il y a des gens qui n’ont aucune pudeur, qui sont candides et qui disent : « je suis occupé » ! Oh, tu parles, ça me rappelle trop 40-45 !... Ne m’occupe pas qui veut ! »Comment voulez-vous que je sois libre et disponible si ‘ m’occupe qui veut… ‘ ? »

Au début de la dernière intervention qu’il devait nous donner, la maladie l’a rattrapé : il est resté sans un mot…Quelques instants plus tard, raccompagné vers la voiture qui devait l’emmener, il rencontre notre ami Marc, et lui dit : « Mort au champ d’Honneur ! »

Il nous avait dit, lors d’une intervention précédente : « Et voici le dernier mot :

Hier, j’ai dit une boutade : quand je vais arriver devant Dieu le Père, j’aurai des choses à lui dire ! Et vous avez ri. Mais je mentais.

Quand je vais arriver devant Dieu le Père, je vais lui dire :

« Voilà, c’est moi.

Je suis revenu.

C’était un beau voyage.

Un grand merci. Amen. »

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