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Dietrich Bonhoefer

25 octobre 2014 By

Quand la vérité conduit à la plus haute solitude

 

    Jeune pasteur, intellectuel d’avenir, il est l’auteur, dès 1933, d’un sermon à la radio où il dénonçait le risque de se confier à un guide (« führer»). Alors qu’il faisait une sorte de stage dans une paroisse américaine, il écrit à Karl Barth qu’il compte prolonger ce stage pour prendre un peu de distance et de hauteur. Par retour de courrier : que me parlez-vous de prendre du recul ? La maison de votre Eglise est en feu. Vous devez rentrer par le prochain bateau ! Confidence de Bonhoeffer, peu après : Je crois bien que l’ai pris le premier bateau, ou le suivant.

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     Ce sera le début d’un long combat. La lutte contre le « paragraphe aryen », texte par lequel son Eglise protestante acceptait de ne nommer que des pasteurs « aryens ». Puis fondation, avec Niemoller et quelques autres, de l’Eglise confessante. Il dirigera un séminaire où les étudiants mèneront une vie presque conventuelle qu’il évoque dans son beau livre « de la vie communautaire ». Arrêtez de prendre chaque matin la température de votre Eglise pour voir si vous y êtes bien… La condition ordinaire du chrétien est la solitude, quand il a la chance de vivre en communauté, il doit en remercier comme d’une grâce.

     Certes, la grâce est gratuite, mais, comme il l’écrira, elle a un prix. Ce prix, il le paiera. Privé d’enseignement, cet intellectuel de haute volée, sera arrêté en instruisant quelques jeunes gens dans un coin perdu. C’est qu’il s’était engagé dans la résistance active, prenant même ses distances avec l’Eglise confessante, encore trop tiède à son goût. Si un fou roule à toute vitesse sur une grande place, je ne vais pas, comme pasteur, me contenter de bénir les mourants, mais je vais me jeter dans la voiture et lui prendre le volant… On ne peut pas chanter du grégorien et laisser égorger les juifs.

     Dans sa prison, il écrira des lettres que son ami et biographe Begthe rassemblera dans Résistance et Soumission – sans doute vaudrait-il mieux traduire « abandon ». Il s’interroge sur ce que lui apprend son expérience. Pourquoi prier sous les bombes, il vaut mieux regarder sa montre… mais cette suspicion sur la prière de demande est peut-être fausse ? Il cherchera les voies d’une foi adulte, délivrée de la religiosité, qui n’aborde pas seulement l’homme par ses faiblesses mais dans sa grandeur. Il s’intéresse à ce qui est simplement humain. Il redécouvre le Cantique des cantiques comme, d’abord, une célébration de l’amour humain. Et aussi : se hisser à des considérations « spirituelles » au moment de la nuit de noces, « je dirai que c’est une faute de goût. »    

     Aussi bien, les hommes de ce temps ont appris à se passer de l’hypothèse-Dieu : celui-ci n’est pas le « bouche-trou de nos insuffisances », il nous a remis, dit Jérémie, notre vie entre nos mains. « Devant Dieu et avec Dieu, nous vivons sans Dieu. » 

 

     Il impressionnera ses compagnons de captivité par sa force d’âme, mais il confiera dans un poème qu’une fois seul, il se retrouve tout petit et tremblant. Nu, avant la pendaison, il prie intensément à genoux, avant ce supplice que les nazis savaient « raffiner ». Il avait écrit peu avant dans son journal :

            «La mort, fête suprême sur le chemin de la liberté.» 

 

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