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Jeanne Hersch

25 septembre 2014 By

Ou comment résister à la contagion des idées liberticides

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   On pourrait appeler Jeanne Hersch la quatrième des trois mousquetaires philosophes juives, après Edith Stein, Hannah Arendt et Simone Weil.

   Elle a écrit une petite histoire de la philosophie, philosophie dont la source, selon elle, est l’étonnement.

   Je l’ai entendue dans une série d’émissions sur France Culture, il y a déjà quelques années. Voici, de mémoire, ce qui m’avait marqué :

   Avant de partir en Suisse, où elle vivait au moment de l’émission, alors que chacun en France cherchait à produire les certificats prouvant qu’il était aryen, elle alla déclarer crânement à la mairie : je certifie que mes quatre grands-parents sont…non aryens !

Quelques années auparavant, elle fréquente l’université dont Heidegger a accepté d’être Recteur, sous Hitler. Un jour, raconte-t-elle, le Recteur prononce un discours honorant une petite gouape nazie. Elle témoigne de la sidération qu’éprouve quelqu'un qui se sent entouré à ce point d'un bloc hostile: à ce moment-là, dit-elle, j’ai compris que la propagation d'une telle idéologie est «physique», comme une maladie contagieuse... (À son avis, si Heidegger s’est lourdement trompé et gravement fourvoyé, ses motifs n’ont pas été bas.)

   Elle parle de sa première expérience philosophique. Elle devait avoir cinq ans, si mes souvenirs de l’émission sont exacts. Elle veut que l’on lui prouve que le feu est dangereux, qu’il brûle. A bout d’arguments, son père approche du feu les mains de l’enfant. Tu veux vraiment vérifier que ça brûle ?

« J’étais vaincue, conclut-elle, mais non convaincue ! »

   Elle évoque avec émotion le souvenir de ce père, militant du Bund. C’était un mouvement juif, d’inspiration socialiste, rival du sionisme, et dont la Shoah a eu raison. Son père ne comprenait pas que les socialistes français ne parvinssent même pas à faire vivre un journal, alors que dans l’Europe centrale, les bundistes, en gagnant trois sous et en travaillant beaucoup, animaient un grand mouvement d’éducation populaire, en direction des plus pauvres. L’histoire du Bund a-t-elle était écrite ? En tout cas, elle mériterait d’être mieux connue.

   Comme le Bund, son père n’était pas favorable à la création d’un Etat juif en Palestine, pensant sans doute, à l’instar de Buber, qu’ils allaient faire payer cher à d’autres peuples l’idéal Sioniste, ou que cette paix retrouvée serait un jour compromise… Après la Shoah, et 1948, beaucoup se sont ralliés par solidarité.

 

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