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Tania

4 octobre 2016 By

Le courage d'être

 

Tania a été abattue en plein ciel, à dix-huit ans. Cassée par une prépa qu’elle
n’a pas supportée.
Tous les dons : intelligence, beauté, une belle santé de sportive, apaisée et
apaisante, disait Gil, son professeur d’histoire.
Et en ces mois d’automne 1997, ses parents vont la voir tous les soirs, en
alternance, aux « Iris », le service du professeur L., à l’EPSM d’Armentières. La
communication est réduite à presque rien. Ses parents apprennent qu’on ne
discute pas avec le délire, on ne ferait que l’alimenter. (Cependant Tania leur
dira plus tard que, tous les soirs, elle les attendait, impatiente, derrière la
porte fermée). Elle s’en sort une première fois. La première rechute fait mal,
on passe du diagnostic « bouffées délirantes » à « maladie psychotique »,
même si le médecin refuse de donner un nom à son mal : ce qui importe c’est
que je sache vous soigner.
Tout cela n’empêchera pas Tania de réussir brillamment sa licence de biologie,
de faire un DEA. Les circonstances et son projet ancien de devenir journaliste
scientifique l’amèneront à bifurquer vers le journalisme où elle entre par la
plus petite porte : officiellement correspondante de presse, elle occupera de
fait, contre un salaire de misère, un poste de journaliste à plein temps.
Comment a-t-elle tenu, sans certitude du lendemain, sans vraie couverture
sociale, dans la tension du journal à boucler chaque jeudi soir ? Sans doute
grâce à la reconnaissance sociale qu’elle trouvait dans les rencontres diverses
et les bons retours à certains de ses articles, la certitude de faire ce qui lui
convenait. Un de ses collègues mourra bientôt, jeune encore. A peine remise
d’une rechute, Tania tiendra à assister aux funérailles. Un autre aboutira à
l’hôpital pour une jambe mal soignée, faute de couverture sociale.
Après une brillante année d’étude à l’ESJ, dans la section « Journalisme
scientifique », elle enchaînera les CDD, une trentaine en deux ans dans une
grande entreprise de presse…
Tania a un projet : briser le silence qui accompagne la maladie psychiatrique,
lutter contre la dérive sécuritaire qui fait du fou un pestiféré, et même pire… (Il
est certainement plus facile de se dire cancéreux ou sidéen, ou dans un autre
domaine d’exclusion sociale, homosexuel ; quand quelqu’un est handicapé, on
éprouve souvent le désir de préciser : handicap physique, pas mental. Ou
encore : ne surtout pas dire que l’autisme et l’anorexie sont des maladies
mentales. On pourrait parler longuement aussi des dérives sécuritaires. Dans
ces figures libres, Tania est d’ailleurs la seule à ne pas être appelée par son
vrai nom…), chercher des pistes pour inclure le travail intellectuel dans la
thérapie des maladies mentales, sous des formes diverses et adaptées. Grâce
à un psychologue intelligent, elle a appris à regarder sa maladie pas seulement
comme une maladie, mais aussi comme une expérience révélatrice de réalités
spirituelles, sociales, politiques.

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