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26 janvier 2016 By

les théologiens de ma libération...

 

Autres apports essentiels, sur le plan théologique et ecclésial : Yves Congar, La Tradition et les traditions. Sa définition du « dépôt de la foi » : il ne s’agit pas, pour l’essentiel, d’un contenu intellectuel, mais d’une relation nouvelle, instaurée par le Christ, entre Dieu et les hommes, et entre les humains ; tout l’appareil dogmatique – j’ajouterai institutionnel – n’a de sens que s’il préserve l’authenticité de cette relation et s’il permet d’en développer et partager les fruits.

Henri de Lubac, Le Mystère du Surnaturel et Catholicisme, les aspects sociaux du dogme. C’est foncièrement que nous sommes des êtres sociaux, encore plus foncièrement que l’animal politique d’Aristote, car nous sommes les multiples visages d’un seul Adam, le nouvel Adam re-surgi de la mort le matin de Pâques, ce troisième jour « qui n’est pas un jour de notre histoire, mais le jour qui donne sens à toute l’histoire » (dans une « préface » des « équipes »). Dans Le mystère du Surnaturel, réécriture, musclée et replongée dans l’histoire de la pensée chrétienne, de ce premier Surnaturel qui lui aura causé tant de déboires, il pourfendra l’idée d’une pure nature et d’une surnature existant chacune en soi, selon laquelle la grâce serait un pur don gratuit (ce qu’elle est, bien sûr), mais qui ne répondrait à aucune attente de l’homme, qui lui tomberait de haut, comme un caprice de Dieu, oserais-je dire. C’est ce qu’en terme savant on appelle l’extrinsécisme. Si l’on pense cela en termes d’histoire, et en reprenant la tradition des Pères de l’Eglise, l’homme créé à l’image de Dieu est appelé à devenir Dieu, à s’incorporer à l’Unique « Image visible de l’Invisible. » Comme j’aime à dire, mais c’est mon langage, à devenir Dieu par mode de communion (et c’est toute la vie sacramentelle, eucharistie, mariage, entre autres, mise en scène et en Cène de l’Agapè – pour ne pas dire charité, ce vieux mot trahi et troué qui prend eau de toute part).

Enfin, animatrice increvable des « Equipes », Andrée Vandenbeusch a très finement mis en lumière une théologie de la parole de Dieu qui ne se limite pas à la lecture de la Bible, même si elle s’y réfère, mais qui se réalise aujourd’hui dans la rencontre de l’autre et dans l’interpellation mutuelle des frères réunis en petites communautés. Car, enfin, où entendrais-je, sinon en un lieu de rencontre à taille humaine, la parole à moi adressée, où ferais-je l’expérience d’être « relevé, éveillé de la mort », et comment l’Eglise gardera-t-elle vie et sens si elle ne communique pas ce don à hauteur de visage ? Ce que l’on dit quand on rappelle que la foi chrétienne n’est pas une religion du livre, plutôt une religion qui a un livre, peut-être même pas tout à fait une religion. En tout cas, ce qui pour nous chrétiens tient la place de la Torah chez les juifs ou du Coran chez les musulmans, c’est une personne, le Christ, la personne plurielle qui « s’envisage » en chaque humain rencontré et parfois secouru. « Chaque fois qu’un homme se lève, le Christ grandit. » (Maurice Blondel)

Tout récemment, une grande lumière et un apaisement me sont venus de la parole de Christoph Théobald, évoquant lors des Semaines Sociales, le « passeur de Galilée », qui savait reconnaître la foi de ceux et celles qui venaient à lui : « c’est ta foi qui t’a sauvé(e) ! » Là est le miracle, ajouterai-je. La foi, c’est quand la vie, même dans la traversée de l’épreuve, là surtout selon le Livre, accueille la parole qui guérit, s’ouvre au Royaume où « les boiteux marchent, les aveugles voient et – le sommet – la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ». Cette foi-là n’est pas l’apanage des chrétiens, c’est la foi de tout homme qui sait voir la bénédiction de la vie - et quand ça le met en marche (Chouraqui, à partir de sa connaissance de l’hébreu, traduit ainsi les béatitudes : « En marche, les pauvres ! »). Notre grâce propre de chrétiens, c’est de reconnaître la source et de pouvoir nous y abreuver plus aisément.

Un troisième registre de la foi, c’est celui des personnes qui se sentent appelées à travailler à la communication de la bonne nouvelle et à l’invitation. Ainsi qu’au service de la communauté. Précisons bien, qu’à l’image des registres de langue, il ne s’agit pas de niveaux de foi, mais de registres : l’ouvrier qui se lève avec une forte migraine et va au boulot (histoire racontée par un vieux moine, lors d’une retraite : le bon religieux se réveille avec une forte migraine et se recouche en disant : « Mon Dieu, je vous offre ma souffrance » ; l’ouvrier, avec la même migraine, s’écrie « bon Dieu ! » et va au travail), ou la grand-mère qui fait son pèlerinage à Ste Rita ont peut-être plus cette foi - qui est courage et confiance – que le théologien enfermé dans son système – ou que moi quand je me vois en chrétien éclairé. (Que je suis, puis-je écrire humblement ; qui s’éclaire lui-même en effet ?) Ce qu’il y a d’apaisant pour moi dans cette pensée, c’est que, comme animateur de communauté chrétienne, je puis accueillir chaque démarche dans la diversité des liens à la foi et à « l’Eglise ». Car il ne s’agit pas, pour l’essentiel, de parler de l’Evangile, mais de parler évangéliquement de notre vie, de s’appeler à « choisir la vie » et d’accueillir le don de la vie éternelle, la vie en plénitude.

Cela me rappelle que le pain quotidien de nos vies d’équipes n’est pas fait d’abord de « religieux », mais de toutes les interrogations et sollicitations qui nous viennent de nos vies personnelles, de célibataires ou de gens vivant une vie de famille, de nos professions et de nos tâches d’éducateurs, de la vie sociale et politique, des institutions diverses (Education nationale, écoles de musique, monde de la santé, entreprise, Eglise, etc…)

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