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22 janvier 2016 By

Comme on disait : d'où je parle...

 

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                           « Quelqu’un qui a trouvé une vérité, et qui, au lieu de jouer avec, la laisse pousser ses racines, jusqu’où ira-t-il ? »

                                                                       Jean Sulivan

Ma liberté a longtemps grandi à l’ombre de personnalités fortes, mais elle m’a parfois engagé sur des voies de traverses.

Quand, à la fin de mes études de théologie, l’Eglise a réaffirmé qu’elle n’appelait au sacerdoce que des gens qui avaient « le charisme du célibat », comme je ne comprenais pas ce que cela voulait dire, j’en ai déduit que je ne l’avais pas.

J’ai conclu mon travail de théologie sur Urs Von Balthasar en écrivant que j’avais l’impression d’avoir visité une belle cathédrale, mais que « le combat de la foi ne se livre peut-être pas dans la cathédrale ». Que notre discours n’est plus crédible « s’il ne se risque pas dans le conflit des interprétations ». Avant de conclure – c’était dans la suite de mai 68 ! – : « Investis par le monde moderne, et par son orgueil, nous ne pouvons qu’affronter, dans la nuit de Jacob, un Dieu qui ne veut pas dire son nom ». Je n’ai pas rendu mon devoir de théologie, j’ai eu tort. Et je me suis engagé dans la formation des adultes, tout en continuant d’accompagner des équipes de chrétiens de l’enseignement public, avec l’accord de mon évêque qui connaissait et aimait les Equipes Enseignantes.

Cette rencontre avec les Equipes a été la grande grâce de ma vie : lieu de liberté, lieu d’accueil, d’écoute et de parole libre, elles m’ont aidé à découvrir comment la foi vécue en fraternité réelle pouvait retrouver une incarnation et un langage et, en m’accueillant comme j’étais, à découvrir les chemins de ma vocation réelle. Oserai-je dire que cette immersion dans le partage en équipe a été comme un baptême et une confirmation… ?

Sur le plan intellectuel et spirituel, de grandes rencontres m’ont aidé à tracer ma route. Celles de Marcel Légaut et de Maurice Bellet, d’abord. Tous deux m’ont aidé à enraciner ma foi dans un chemin d’humanité, un chemin de vie qui n’exclut pas une impitoyable lucidité, et même, d’une certaine façon, l’exige. Légaut : je suis né habillé en enfant de cœur, toute ma vie, j’ai progressé vers la vérité de l’homme nu. La vie spirituelle, selon Légaut, c’est la vie humaine vécue authentiquement : comme toute vie, elle s’approprie ce qui est autre, pour le faire sien : la loi, qui n’oblige que si je l’intériorise. L’évènement, qui me tombe dessus sans prévenir et qui parfois m’anéantit, peut devenir, grâce au « travail de la foi », un événement de ma vie. Et si ma vie devient véritablement ma vie, si je suis fidèle à la ligne de ma vie, alors, malgré mes erreurs et mes fautes, peut-être grâce à elles, il pourra m’être donné de faire de ma mort ma mort.

Mais attention, quand il s’agit de l’autre humain, il ne peut plus s’agir d’appropriation. Comme époux, et peut-être plus encore comme père, je découvre, parfois douloureusement, que je n’ai pas de pouvoir sur la vie de l’autre, que même pour l’aider je ne peux pas faire le chemin à sa place. En acceptant dans la patience cette petite mort, j’entre plus profond dans mon humanité : un jour, la grâce du « ressouvenir » me sera donnée, quand je pourrai relire ma vie comme prenant sens de l’intérieur et que je pourrai dire, dans un langage qui n’est pas celui de Légaut, « tout est grâce ».

A Maurice Bellet, je dois d’avoir reconnu le « point critique », celui où la foi se retrouve dépourvue de tout langage, où les signes ne font plus signe, mais qui est aussi un point de départ. (Bellet, au cours d’une conférence, à une époque où il était de bon ton se dire « en recherche » : je veux bien, mais alors, c’est comme lorsque on cherche un appartement, Bon Dieu ! c’est pour trouver). S’engage alors un long chemin de réappropriation de l’essentiel à partir de l’expérience vécue, travail que je n’aurais sans doute pas pu faire seul, ou alors plus difficilement, mais qui a été rendu possible, et sans doute plus fécond, par la vie en équipe que j’évoquais plus haut.

Autre rencontre capitale, sur ce chemin de liberté, celle de Pierre Roquebert :

Je vous invite à faire la planche. Quand il s’agit de l’essentiel, faire des efforts comme à la barre fixe, ça ne donne rien : on s’épuise en vain. Mais si vous faites la planche, vous êtes porté. Et aussi : on n’est pas obligé de réussir tout de suite, ce qui compte, c’est de s’exercer… Relisant Bonhoeffer à cette lumière, je comprends mieux la dialectique de la résistance et de l’abandon. J’avais cru comprendre que l’on résistait tant que l’on pouvait, et que l’heure venue cette résistance s’accomplissait en abandon ; je pense maintenant qu’il s’agit des deux dimensions concommitantes d’un même combat : on est d’autant mieux « résistant », ou créateur, qu’on est au fond de soi plus abandonné. Bonhoeffer parle aussi d’une polyphonie de la vie, où le ton est donné par la basse continue de la confiance.

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