Pourquoi lenseignement public

Tout un fromage ...

3 août 2015 By

  ... ou comment la messe dominicale et la Fête du Fromage m'ont donné à réfléchir sur ma façon de me comporter au lycée et sur ma foi... 

3 août 2015  

            Revenue de 3 semaines dans un petit gîte au fond de la vallée d'Aspe, dans les magnifiques et encore assez sauvages Pyrénées, j'ai noté au vol et gardé de côté dans mon Prions en Église une phrase du prêtre qui célébrait la messe (presque toute entière en béarnais... ouche ! ) le dimanche 26 juillet, jour de la fête du fromage à Etsaut : 

fete du fromage 

   Au cours de son homélie sur le très bel évangile du jour [ la multiplication des pains, Jean, 6, 1-15 ], ce prêtre béarnais en est venu à citer cette parole d'un de ses amis : « Ne parlez jamais de Dieu sans qu'on vous le demande ; mais vivez de façon à ce qu'on vous le demande ». Tout un programme... Comment vous dire combien je me suis "reconnue" dans cette double injonction, moi, prof chrétienne dans un lycée public !!! Et combien elle est exigeante, ardue, cette parole, nous tirant vers le haut, mais nous essoufflant aussi, parfois nous écrasant (tel un de ces chemins de randonnée des Pyrénées...). Certes, je ne parle jamais de Dieu ni de ma foi à mes élèves, ou extrêmement rarement, si l'occasion s'y prête, et en face à face, en privé ; jamais à toute la classe pendant un cours. Mais je ne suis pas sûre que ma "vie de prof" et ma façon d'enseigner les amènent à y penser ou à se poser la question... je serais même souvent prête à croire le contraire... ! (je suis un professeur plutôt sévère en cours, pas de chahut ni de bavardage ; et exigeant côté boulot...).

            Comme il est exaltant et redoutable, le témoignage qui nous est ainsi demandé, celui de "levain dans la pâte" (pour rejoindre la métaphore du pain du texte de Jean). Je "nourris" bien mes élèves de beaux textes, les aidant (enfin, j'espère ! ) à apprécier la littérature et les grands auteurs, qui les rebutent d'emblée...

livre miam

            Mais : les amener à se questionner sur Dieu ? Là, je crois que c'est au-dessus de mes capacités, de mes forces...

            D'autant que ma foi est un fromage : c'est une image rigolote que j'ai déjà employée plusieurs fois, et qui fait sourire ceux à qui je l'affirme (mais ce n'en est pas moins vrai !) : j'ai une foi-gruyère ; à certains moments de ma vie, il y a beaucoup de fromage (= foi), à d'autres bien plus de trous (= doutes...) ! Attention, halte-là : pas la peine d'écrire au Ouèbe-Master pour protester et dire que le gruyère n'a pas de trous ! Hé bien si !!! Le gruyère français (les Français ne font rien comme les autres) en a, c'est d'ailleurs fixé et reconnu par Bruxelles, le gruyère français doit avoir des trous « allant de la grosseur d'un pois à celle d'une cerise » contrairement au gruyère suisse qui n'en a pas ! Na !

 gruyère

            Mais les "trous" de ma foi, en période de "doute", sont autrement plus gros, abyssaux même, allant de "la vie après la mort", en passant par "la résurrection", et jusqu'à l'existence de Dieu... par moments... rien que ça ! Cependant, jamais je n'ai douté de la beauté et de la vérité exigeante des paroles de Jésus (qu'il soit dieu ou homme...) dans les Évangiles : il y a là un souffle, un message, une attente, une « foi en l'homme » et en l'Amour... que je n'ai jamais retrouvés ailleurs, et qui me nourrissent.

            Bel été, ami lecteur, profite de toutes les nourritures qui se présentent ... 

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