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Juliette a découvert le métier d'enseignante sur le tas, et n'avait pas eu comme objectif initial de devenir enseignante.
Elle a enseigné en Corse, puis à l'annexe du Lycée Longchamp à Marseille (Collège), puis elle a eu un service partagé sur le collège et le lycée.
Professeur d'Anglais, très à l'écoute de tous, elle allait souvent en Grande Bretagne, y compris pour faire des retraites spirituelles.
Ses nombreux engagements sont évoqués dans le texte ci-dessous, rédigé par Agnès Castillon.
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Texte lu par Agnès Castillon à l'enterrement de Juliette Aillaud.
Juliette, tu as été longtemps professeur au lycée Longchamp et c'est là que plusieurs d'entre nous t'avons connue comme collègue. Tu étais aussi un membre fidèle de notre groupe P.U. Qui porte maintenant un autre nom «Chrétiens dans l'enseignement public» depuis sa réunion avec les Equipes Enseignantes. Tu es venue avec notre groupe jusqu'au bout, et tant que tes forces physiques te l'ont permis tu as participé aux réunions élargies de ce qui est devenu le C.d.E.P.
Tu faisais également partie de la Fraternité de Charles de Foucault, dont tu parlais parfois. Citons encore l'ACAT, Artisans de Monde, l'Accueil SOS en gare St Charles où tu avais mis tes compétences en anglais au service des voyageurs. Et puis ces élèves que tu as aidés à ta retraite, et pas seulement dans les matières scolaires. J'ai été bouleversée par le témoignage d'une jeune femme du Laos rencontrée ces jours-ci, pleurant le départ de sa Mamie Juliette. Elle a bien compris toute la profondeur de ton humanité, de ton amour, de ta foi, elle, bouddhiste, qui s'est mise à admirer la beauté du christianisme en te fréquentant de longues années, depuis 1984.
Juliette, pour nous aussi, tu es une image de la sagesse, tu vivais d'une foi profonde éclairée, réfléchie. Dans notre équipe de chrétiens tu avais toujours la parole juste, documentée, aussi, car tu avais approfondi ta culture religieuse avec des cours de formation et de nombreuses lectures. Toujours discrète, avec simplicité, tu mettais tout le monde à l'aise. Dans nos conversations entre amies tu étais toujours intéressante, et nous admirions ta pensée vigoureuse, forte sans rigidité, ton ouverture aux problèmes du monde, de la société, avec toujours un souci de conciliation. Par exemple, tu t'étais élevée contre les paroles de l'hymne national, La Marseillaise, que tu trouvais trop agressives et tu voulais qu'on lance une action pour en adopter d'autres plus empreintes d'humanité.
Juliette, tu savais affronter les difficultés de la vie, de l'âge, ne te plaignant jamais, prenant les décisions justes, par exemple de quitter ton logement pour aller vivre dans un foyer logement, quand ton état de santé est devenu plus préoccupant. Juliette nous admirions ton élégance à tous points de vue, la distinction de ta personne et de ta pensée.
Merci, Juliette, d'avoir vécu parmi nous et de tout ce que nous avons reçu par toi.
Tu as su accomplir ta vie et cela apaise notre peine.
Bienvenue !