L'équipe d'Asnières (92) a commencé à lire la l'exhortation apostolique sur l'amour envers les pauvres "Dilexi Te" (Je t'ai aimé) du Pape Léon XIV.
Nous avons lu l'introduction et le chapitre 1 avant la réunion. Et pour préparer, nous avons réfléchi à partir de 2 questions :
- quels sont nos petits gestes au quotidien à l'égard des plus humbles (dans notre vie professionnelle) ?
- comment, dans une salle des profs, amener nos collègues à s'emparer de cette phrase : « Les pauvres, vous les aurez toujours avec vous » alors que beaucoup sont dans l"auto-référentialité" dont parle le texte ?
Qui sont les pauvres dans notre petit monde scolaire ? Les élèves des quartiers populaires ? Les élèves en décrochage ? Les élèves qui sont éloignés des codes de l'Ecole ? Leurs parents ? Nous, les profs ? Est-ce que nous sommes des "pauvres de coeur" quand nous ne cherchons pas à comprendre nos élèves ? A les regarder comme étant tous égaux ? Sommes-nous pauvres quand nous n'avons pas les moyens de prendre en charge convenablement les élèves en inclusion ? Qui s'appauvrit à force de maltraitance ? Les profs ? Les élèves ? L'Ecole ?
Comment les regarder, nos pauvres ? Il peut y avoir, dans chaque geste du quotidien, une infinie tendresse : dans les gestes d'adresse, dans le regard (au sens propre) que nous posons sur nos petits fragiles pour leur dire "tu as du prix à mes yeux", dans notre façon de leur adresser la parole, sans crier, sans être caustique. Cette tendresse, cet amour, c'est un acte de foi, c'est Jésus qui leur dit : "Je suis là. Lève-toi !".
Saint-Vincent de Paul, Madeleine Delbrêl ont vécu au milieu des pauvres. Pour eux, aller à la rencontre des pauvres, c'était rencontrer Dieu. Mais nous, avons-nous le courage de rester toujours auprès d'eux, sans vaciller ? L'éducation populaire est coûteuse physiquement, moralement. Mais notre place de profs chrétiens n'est-elle pas là ? Et si on part, n'oublions pas ces pauvres et sachons reconnaître les autres, ailleurs : ceux qui sont pauvres autrement.