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Chrétiens dans
l'enseignement public

Apprendre des scolarités abîmées. Editions Quart Monde, collection le Bord de l’eau. 270 p., aout 2024.

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Apprendre des scolarités abîmées. Editions Quart Monde, collection le Bord de l’eau. 270 p., aout 2024.

Ce livre, coordonné par Régis Felix est né dans le cadre de la pratique d’ATD-Quart-monde. Il a été rédigé par 5 auteurs à partir de témoignages de 10 personnes confrontées à des situations de pauvreté et ayant un vécu conséquent dans la dynamique de ce mouvement. Il est le fruit d’une connaissance réciproque et d’un effort collectif de formulation et d’intelligence des situations.

L’école ne sait pas faire avec les gens en grande pauvreté : après une SEGPA - a priori pas conçue pour des précaires, mais ils s’y retrouvent 37% - des jeunes sont orientés vers un CAP, le plus souvent non-choisi, les autres se retrouvent sans solution de formation.

Le livre comporte 3 parties :

  • Dans la première partie, dix témoignages, paroles de parents, pour eux, sur leurs expériences de l’école, et celles de leurs enfants
  • Deuxième partie, comprendre. A partir de la réflexion de David s’organise une réflexion sur la pauvreté et l’école, autour de plusieurs dimensions (p 157 sv), un cœur d’expérience (dépossession du pouvoir d’agir, souffrance multiforme, combat et résistance), des dynamiques relationnelles (maltraitance institutionnelle, sociale, contributions non reconnues), des privations (travail décent, revenu insuffisant, privation).
  • Troisième partie, se mettre ensemble pour changer la situation. Ce livre ne systématise pas une pensée globale. Il reste le fruit de rencontres et de paroles partagées. Il questionne nos représentations. Il oriente vers des solutions : - Vivre autrement le temps, et les rencontres (bienveillance, exigence…) - S’enraciner dans une éthique basée sur la conscience de l’immense potentialité de chaque personne humaine dans son individualité, et son appartenance de groupe (éducabilité) - Choisir l’inclusion. Il est éclairant sur les situations de maltraitances institutionnelles qui ponctue l’expérience des apprenants, et des personnels d’enseignement et d’éducation. Il n’est pas forcément à lire linéairement. Il peut être utilisé par des enseignants débutants ou confirmés – et même des retraités. En effet il pose la question du sens des connaissances, et du rapport entre l’école et la société, une société marquée par de nombreuses personnes en situation de précarité.

J.K.