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dimanche, 28 août 2022 20:50

Session "Actifs" été 2022

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"Gérer les émotions pour mieux apprendre ensemble"... Tel est le thème qui a rassemblé quelques enseignants prêts à réfléchir ensemble sur leur métier, leur pratique à la veille de la rentrée scolaire. Voici ce qu'ils transmettent de cette rencontre.

Une année scolaire passe à la vitesse de l’éclair, les vacances tout autant. Nous voilà à quelques jours de la rentrée. Déjà !

Nous sommes arrivés à Saint-Aubin, chacun avec nos angoisses, nos craintes, nos joies, nos souvenirs de vacances, nos souvenirs de l’année scolaire passée, nos charges mentales en train de se restaurer. Certains étaient enthousiastes à l’idée que nous nous retrouvions - nous sommes comme une famille (beaucoup l’ont dit), d’autres moins car, retrouver cette famille, c’était nous projeter vers la rentrée.

Notre session, auprès des sœurs de la Congrégation du Sacré Cœur de Jésus, mais aussi sous l’œil de Marie, avait pour objectif de réfléchir à la gestion des émotions : « Gérer les émotions pour mieux apprendre ensemble ». Gérer ses émotions, c’est cheminer en soi et apprendre à les reconnaître, les nommer. Deux phrases-clefs nous ont accompagnés : « Penser pour ne pas panser », « Raisonner ce qui résonne en nous ». Qui pense ? Qui raisonne ? Nous d’abord, les enseignants. Notre partage d’Évangile avec les enfants de l’enseignement public passe avant tout par une posture et non la transmission des textes, le partage de foi. Alors apprenons à souffler, à lâcher prise pour nous regarder, décentrons-nous et prenons le temps de réfléchir et de penser à l’image que nous donnons par un soupir, des yeux levés au ciel, le besoin de crier sur les élèves. Restons dans la tendresse, la douceur, la bienveillance, l’amour de Dieu. Sachons transformer nos émotions (la colère, la peur, la tristesse) pour en faire quelque chose de positif, peut-être même de créatif. Vivons chaque instant dans la joie de l’Évangile. Et quand nous n’y parvenons pas, acceptons que ce soit le cas, n’hésitons pas à dire aux élèves ce que nous ressentons. Et nos élèves ? Nous sommes là pour en faire des citoyens libres et éclairés, capables de raison, des sujets responsables. Mais bien souvent, nos élèves ne sont plus élèves. Et leur apprendre à raisonner, ce n’est pas uniquement leur apprendre à démontrer, à argumenter, à rédiger. Ce travail existe, parfois très laborieux, mais il nous faut également créer le climat rassurant qui leur permettra de rentrer dans les apprentissages : académiques mais aussi socio-comportementaux. Quand le conflit surgit, l’excitation, la frustration, aidons-les à faire pause, à différer, à revenir sur l’événement, à le qualifier, à leur faire exprimer les émotions qu’ils ont éprouvées. C’est un beau travail d’introspection et de français. Avez-vous déjà essayé de « mettre des mots sur les maux » (c’était la troisième phrase) ? Avez-vous déjà réfléchi à donner trois ou quatre mots qui caractérisent différents états de tristesse ? Faites le test et vous verrez que ce n’est pas si évident. Et pourtant, nous vivons en étant très sollicités et dans une société qui suscite ces émotions.

Nous avons donc appris à les nommer. D’abord sous l’angle de la théorie apportée par Edith Tartar-Godet, sociologue et psychologue clinicienne qui nous a accompagnés avec beaucoup d’attention et de bienveillance. Nous avons aussi fait le lien avec nos classes grâce aux expériences pratiques des uns et des autres. Puis nous sommes revenus à Jésus. Le chemin de croix (peintures d’une artiste rouennaise) accroché dans le grand couloir du bâtiment principal de la Congrégation a été l’occasion d’une expérience riche. Olivier, notre aumônier, nous a livré à un exercice d’empathie : quelles sont les émotions du Christ au moment de sa Passion ? Était-il capable d’émotions ? Quelles émotions sa Passion a-t-elle suscitées ? Quelles émotions ont éprouvé les gens présents à Jérusalem ? Quelle émotion la Passion du Christ me procure ? Au terme de cet exercice, nous avons parcouru ce chemin de croix. Chacun a médité une station, a écrit et a partagé son texte. C’était émouvant, profond, incarné. Un moment de grâce sur cette session dont nous garderons tous le souvenir du partage, de l’écoute bienveillante, des sourires, des attentions portées aux uns et aux autres, des éclats de rire.

Nous avons ainsi cheminé, au sens figuré, quand beaucoup ont aussi fait le récit du besoin de marcher pour de vrai dans leur vie. Marie nous ouvre le chemin en cette rentrée, elle nous entraîne avec Jésus. Pas à pas, nous allons progresser dans nos pratiques, petits pas par petits pas, nos élèves avanceront également. Ensemble (ou séparés), parfois nous tomberons, mais la déception, la frustration, la colère passées, nous saurons nous relever et repartir dans la joie de l’Évangile, portés par l’Esprit.

Marianne C.

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