Prenant contact avec mes classes de Seconde et Première, je fais remplir aux élèves la sempiternelle "fiche de présentation", puis je me présente à mon tour, reprenant exactement ce que je leur ai demandé, et répondant aux quelques questions. Je dis combien j'aime mon métier, pourquoi, ce qu'est pour moi la littérature («une rencontre avec une personne, homme ou femme, qui a mis tout son cœur, tout son talent, beaucoup de temps, à écrire ce texte ou ce livre que j'ai sous les yeux»…), et sur un ton très pince-sans-rire, j'explique aussi le rôle que jouent mes chats dans la correction des copies et les notes. Quand je travaille au bureau, qu'il y a un chat sur mes genoux, il se frotte la tête sur mes cuisses, ou sur le dessous du bureau, ou dort, ou ronronne … et, inexplicablement, les copies corrigées-avec-chat ont une meilleure note que celles corrigée-sans-chat !!! Est-ce parce que je suis plus détendue ? donc bienveillante ? Parce que le chat saute de mes genoux (ou plante ses griffes dans mes cuisses !) quand il me sent crispée et tendue, énervée ? Toujours est-il que la présence du chat et l'intensité de ses ronronnements (donc de sa satisfaction) ont l'air d'être corrélées à la note qu'obtient la copie ! [il y a bien sûr quelques exceptions : on est en France, chez nous toute règle a son ou ses exception(s) !].
Mes élèves me croient à moitié, s'amusent, sourient, certains font observer qu'eux aussi travaillent mieux s'ils écoutent tel groupe ou telle musique… J'embraye alors sur l'importance des conditions dans lesquelles on travaille pour "faire du bon boulot". Un petit farceur, l'année dernière, m'avait rendu son premier devoir-maison fin septembre avec, agrafé à l'intérieur de la copie double, un tout petit sachet plastique contenant 10 croquettes et un petit billet : "pour les chats, et la note" !!!
Mais depuis j'ai lu des articles très sérieux sur les bienfaits de la "ronronthérapie" -> [article] et j'apprends il y a peu que des "bars à chats" ou "cafés des chats" s'ouvrent en France (il y en a depuis longtemps au Japon ! ) -> [article]
Cher M. Peillon, si soucieux de la réussite des élèves et du bien-être des enseignants, fournissez vite un chat à tout stagiaire et néotitulaire, puis petit à petit aux "vieilles branches" de l'Éducation Nationale. Opération soutenue par la SPA, et tous les écrivains amis des chats (et Dieu sait, pardon, Bastet sait s'ils furent nombreux, dont Baudelaire, Apollinaire, Colette …) !!!
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