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mardi, 26 octobre 2021 09:31

Daniel Moulinet, 12 ans d'accompagnement et de partage

Écrit par

Daniel Moulinet vient de passer le relais de son rôle d'aumônier accompagnateur de notre mouvement d'Église après 12 années de partage et d'enrichissement dans une démarche d'"avancée de l'Évangile" selon sa formule. Qu'il soit remercié pour les moments précieux qu'il nous a offerts, pour sa compétence et sa disponibilité aux "Chrétiens de l'enseignement public".

Bienvenue à Olivier Joncour qui lui succède et que nous accueillons chaleureusement et fraternellement.

Chers Amis, 

Ce petit mot pour vous remercier de votre participation à ce qui m'a été remis.

Comme j'ai essayé de l'exprimer, j'ai beaucoup reçu dans cet accompagnement de douze années, sous la houlette de trois présidentes et avec un certain nombre de recompositions de bureau et de CA. J'ai trouvé que, alors qu'on parle si souvent de collaboration entre prêtres et laïcs, de le vivre concrètement, dans ces conditions, cela colore une certaine manière de travailler, chacun à notre place, pour l'avancée de l'Evangile là où nous sommes, et j'ai bien l'impression que c'est cela la bonne formule!

Nous avons partagé ensemble les évolutions de l'Ecole et de l'Eglise, conjointement, portant le souci de l'une et de l'autre, non pas d'abord des institutions, mais des personnes. Et c'est cela l'essentiel. Nous nous sommes sentis à notre aise avec les intuitions du pape François invitant à accompagner les vulnérabilités, à aller aux périphéries (cela va bien souvent de pair). Mais nous ressentons avec peine les lourdeurs qui empêchent notre Eglise d'aller de manière décisive de l'avant dans cette direction. Il nous faut nous encourager mutuellement à ne pas perdre courage devant cela et à nous redire, au plus profond de nous, que c'est l'Esprit-Saint qui mène la barque (même si, parfois, comme le disait Mgr Duchesne, elle semble être menée à la gaffe).

Nous avons besoin de Lui faire confiance, dans la mesure où nous sommes bien incertains sur l'avenir de l'Eglise, de l'Ecole, de notre Mouvement.

Sachons discerner les signes de l'Esprit de Jésus autour de nous et laissons-nous guider par lui !

Bien fraternellement,

Daniel

Le 24 octobre 2021

 

Merci Daniel !

Voici le texte de l’homélie prononcée par Daniel Moulinet au cours de la messe du dimanche 17 octobre 2021, célébrée en la chapelle de l’Accueil Saint-Paul à Issy-les-Moulineaux après l’assemblée générale annuelle de CdEP. Ce fut sa dernière homélie en tant qu’aumônier national : à l’issue de la célébration, Olivier Joncour a pris le relais.

Au nom de CdEP, Gabrielle a alors vivement remercié Daniel pour les douze années qu’il nous a consacrées et a notamment rappelé les circonstances de son « recrutement ». Après un engagement passé d’aumônier d’équipe « de base », il avait accepté l’accompagnement national de CdEP, fruit d’une toute récente fusion. Fidèle, attentif, dévoué, il a, dès le début, été très présent, éclairant nos réflexions aussi bien sur des questions d’organisation que sur des sujets spirituels. Au bureau, au conseil d’administration, en assemblée générale comme en session, nous avons apprécié une rigueur de pensée qui aidait les débats à se structurer, une vision d’historien qui élargissait les perspectives, un humour parfois ravageur mais toujours réjouissant. Et surtout une posture radicalement en rupture avec toute forme de cléricalisme.

Pour avoir témoigné à nos côtés, en vérité et en actes, d’un attachement exigeant et miséricordieux à la Bonne Nouvelle incarnée par Jésus-Christ, nous lui adressons nos très chaleureux et fraternels remerciements. Dans l’assurance que nos routes se croiseront encore, nous lui souhaitons le meilleur sur la sienne !

Philippe Leroux

 

Dimanche 17 octobre 2021 (dimanche, 29ème Semaine du Temps Ordinaire)

Première lecture (Is 53, 10-11)

Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. – Parole du Seigneur.

Psaume (Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22)

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour. Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine. Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier. Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi !

Deuxième lecture (He 4, 14-16)

Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours. – Parole du Seigneur.

Évangile (Mc 10, 35-45)

En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. »

Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » – Acclamons la Parole de Dieu.

 

Homélie de Daniel Moulinet, ce dimanche 17 octobre 2021.

C’est Le Christ que l’Évangile nous fait rencontrer. C’est quelque chose de fondamental pour nous. La foi chrétienne n’est pas d’abord, comme beaucoup le croient, une doctrine, une somme de notions. La foi chrétienne, c’est l’attachement à une personne, Jésus, lui que nous confessons comme le Seigneur de notre vie. Ceci étant dit, il reste une difficulté, et elle est de taille. La difficulté, pour nous, qui n’avons pas connu le Christ Jésus dans la chair, pour nous qui sommes dans la situation de saint Paul, c’est de nous le représenter en conformité avec ce qu’il est réellement et non pas de projeter sur lui une image qui nous viendrait d’ailleurs. J’ai envie de vous relire ici un passage de la vie de saint Martin, telle que la rapporte Sulpice Sévère, au chapitre 24 de son livre :

On ne doit pas omettre de raconter, semble-t-il, avec quel art, vers la même époque, le diable tenta Martin. Un jour, il lui apparut précédé et entouré d’une lumière étincelante, pour lui faire plus facilement illusion par le rayonnement d’un éclat emprunté. Revêtu d’un manteau royal, couronné d’un diadème de pierres précieuses et d’or, chaussé de brodequins dorés, le visage serein, la mine joyeuse, il ne ressemblait à rien moins qu’au diable. Tel, il se tenait debout, près de l’évêque priant dans sa cellule. Martin, au premier aspect de son visiteur, fut comme hébété. Longtemps, tous deux gardèrent un profond silence. Alors, le diable prit les devants : « Martin, dit-il, reconnais celui que tu vois : je suis le Christ. Descendant sur la terre, j’ai voulu tout d’abord me révéler à toi. » Martin se taisait toujours, ne répondait rien. Le diable osa répéter son impudente déclaration : « Eh bien ! Martin, pourquoi hésiter à croire, puisque tu vois ? Je suis le Christ ». Alors l’évêque, éclairé par une révélation de l’Esprit, comprenant que c’était le diable, non le Seigneur : « Le Seigneur Jésus, dit-il, n’a pas annoncé qu’Il viendrait vêtu de pourpre, avec un diadème étincelant. Pour moi, je ne croirai pas à la venue du Christ, s’Il n’a pas l’aspect et la figure du jour de sa passion, s’Il ne porte pas les stigmates de la croix. » À ces mots, l’autre disparut aussitôt comme une fumée, emplissant la cellule d’une odeur fétide, indice indubitable que c’était le diable.

Oui, c’est clair. Martin a raison, indubitablement. Le Christ tel qu’il sera au dernier jour, ce sera l’homme dans les mains duquel nous verrons la marque des clous, dans le flanc duquel nous verrons la plaie où, peut-être, comme Thomas, nous demanderons de mettre la main. Intellectuellement, nous sommes bien d’accord avec Martin. Mais, en réalité, au plus profond de nous-mêmes, est-ce bien ainsi que nous percevons le Christ ? Ne sommes-nous pas plutôt tentés de le percevoir selon l’autre apparence, selon l’apparence de la puissance ? N’avons-nous pas raison de le faire, me direz-vous ? Nous savons en effet, dans la foi, que c’est dans la gloire que le Christ apparaîtra, au dernier jour. Nous avons sous les yeux la grande vision de l’Apocalypse, du Christ dans la gloire, avec, à ses pieds, la foule des 144 000, 12 000 de chacune des douze tribus d’Israël, et, derrière, la foule innombrable, des sauvés. Oui, certes. Mais n’oublions pas un point important. Cela, c’est la vision du dernier jour. Si nous adoptons cette vision, ne faisons-nous pas comme si, sous cet aspect du moins, le dernier jour était déjà arrivé, comme si la puissance du Christ devait déjà s’exercer sur cette terre ?

Avouons-le, nous sommes quelque peu désemparés en mesurant l’effacement inexorable du catholicisme du paysage français. Cet effacement, nous le mesurons naturellement tout autant au sein de notre mouvement où les générations âgées ne sont pas remplacées dans les mêmes proportions. Longtemps, pourtant, nous avons eu la nostalgie d’un rétablissement de la chrétienté médiévale – dont l’existence n’est d’ailleurs peut-être pas aussi évidente que cela. Rappelons-nous le slogan de l’Action catholique d’avant-guerre : « Refaisons chrétiens nos frères. » Certes, dans la suite, on a parlé d’enfouissement, de témoignage. Certains ont mené loyalement un apostolat se modelant sur ces notions. Citons, en région parisienne, Madeleine Delbrêl, pour donner un nom connu. Mais ces attitudes étaient-elles partagées par l’ensemble des militants et par la hiérarchie ? On peut en douter. Un enseignant en retraite me confiait dernièrement qu’ayant invité à dîner le jeune prêtre de sa paroisse, celui-ci, probablement mis en confiance, lui avait amèrement reproché, à lui et son épouse, catholique engagée tout comme lui, et par-delà eux deux, à toute leur génération, d’avoir sabordé l’Église. Pour essayer de le consoler de cette rebuffade qui l’avait visiblement atteint, je lui ai rappelé que ce type de reproche adressé par les jeunes prêtres aux générations précédentes avait cours dans notre pays depuis au moins le début du XIXe siècle. Il n’empêche : la nostalgie de la chrétienté continue à avoir cours, au moins dans une partie du clergé. Quant à la pastorale, nous connaissons bien des lieux où, bien qu’affirmant haut et fort qu’il faut procéder à des changements importants, voire fondamentaux, on continue, en fait, de perpétuer les mêmes modes de fonctionnement.

L’évangile de ce dimanche ne nous invite-t-il pas à une forme de conversion radicale par rapport à cette tentation ? Quand ils se présentent devant Jésus, Jacques et Jean visent d’emblée le terme, le règne, la gloire et la toute-puissance de Jésus et ils lui demandent naïvement d’en recevoir une part. Mais voilà, Jésus leur annonce la nécessité d’en passer par la Passion, avec ces deux images de la coupe amère qu’il faut boire et du baptême (dans la mort) dans lequel il faut être plongé. Et Jésus leur demande s’ils peuvent y avoir part. Comprennent-ils vraiment ce que Jésus leur propose ? On ne sait. En tous cas, ils répondent positivement. Nous ressentons leur réponse : « Nous le pouvons » comme, au mieux, une preuve de naïveté ou d’incompréhension, au pire comme un aveuglement sur soi-même accompagné d’une pointe d’orgueil. Nous la rapprochons de l’attitude de Pierre devant la Passion du Christ s’offrant à le défendre et, quelques instants plus tard, le reniant trois fois par peur pour lui-même.

Mais voilà, les deux places que sollicitent les deux apôtres sont déjà prises. Qui va les occuper ? Comme, visiblement, ce n’est pas à Jésus qu’il revient de les accorder, mais à Dieu, toutes les hypothèses sont ouvertes, alors pouvons-nous oser prétendre connaître le choix divin ? Peut-être tout de même, avons-nous l’idée d’un ou deux noms. Il pourrait s’agir de ceux qui ont accompagné le Christ dans sa Passion. S’ils ont été à ses côtés au pied de la croix, ils seront peut-être aussi proches de lui dans sa gloire. Alors s’agirait-il de Marie et de Jean, ou bien l’un des deux larrons aura-t-il droit à une place ? Il est probable que le suspense va encore durer quelques temps.

De la mésaventure de Jacques et de Jean, nous concluons qu’il vaut mieux, peut-être, apprendre à renoncer à toute forme de domination du Christ et de son corps, l’Église, sur le monde, et chercher un autre chemin qui sera plus évangélique. Deux notions semblent présentes ici, qui pourraient peut-être baliser ce chemin : le service et la solidarité.

Servir, serviteur : le mot revient à plusieurs reprises dans l’évangile : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur », « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ». Dans la première lecture, le personnage dont parle Isaïe est appelé « le Serviteur ». Ajoutons peut-être un mot qui n’est pas prononcé ici, c’est le mot amour. Le Serviteur, lorsqu’il est placé en contrepoint du puissant, c’est celui qui ne se cherche pas lui-même, qui ne cherche pas à accroître son pouvoir, mais qui, tout au contraire, s’oublie lui-même pour se donner à l’autre, pour essayer de faire grandir l’autre.

La solidarité, elle est également présente dans l’évangile et dans la première lecture qui l’annonce : le fils de l’homme va « donner sa vie en rançon pour la multitude ». Les mots sont très forts : donner sa vie, c’est tout donner, c’est ne rien garder pour soi, c’est l’oubli de soi porté à son point extrême, c’est l’amour total. Cette vie, elle est donnée pour beaucoup, pour le grand nombre. Et cette vie acquiert alors la valeur d’une rançon. C’est la somme versée pour le rachat de l’esclave, pour qu’il puisse recevoir sa liberté. Ainsi nous devinons une multitude qui est esclave et qui est libérée par cet acte d’amour. Cette idée est bien en harmonie avec ce qu’exprimait Isaïe : « Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. »

Ainsi, comme pour saint Martin, c’est une autre figure du Christ que ces lectures mettent devant nos yeux, non pas une figure de puissance à la manière humaine, mais une figure de service et de solidarité. Or l’Église est le corps du Christ et chacun de nous, par notre baptême, nous sommes membres de ce corps, nous sommes configurés au Christ. Ce programme, de solidarité, de service et d’amour du frère, il est donc bien celui de l’Église et de chacun de nous. Ne pensons pas que nous puissions l’accomplir par nos seules forces ; nous ferions preuve d’une naïveté comparable à celle de Jacques et Jean. Demandons au Seigneur que cela nous soit donné.

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