La rencontre des responsables a commencé alors que la session de l’International, Les classes dans le monde, le Monde dans nos classes, n’était pas finie, une manière d’être entrainés très rapidement dans une réflexion sur les relations entre pratiques à l’école ici et réalités internationales ici et là-bas.
Déjà situés dans un cadre vaste, nous avons pu mieux comprendre l’importance des échanges qui se déroulent dans le Bureau International des Equipes Enseignantes. Cet été les délégués d’Amérique Latine, d’Asie et d’Europe ont étudié l’impact de la pauvreté sur l’Ecole, mais aussi de la solidarité.
Nous avons mesuré l’importance aussi dans une Europe en tension de la rencontre du SIESC-FEEC sur Vivre ensemble, avec les séquelles du passé: le rôle des enseignants, surtout des enseignants chrétiens, dans la purification de la mémoire récente.
Nous avons également abordé les partenariats privilégiés que noue CdEP avec le CCFD (des équipiers ont participé aux animations prévues à la permanence du CCFD à Lourdes), la Fédération protestante de l’Enseignement (Gabrielle Gaspard a participé à leur rencontre d’été sur le thème Education à l’environnement : A l’école du paysage), et les liens nouveaux avec d’autres associations d’enseignants catholiques, à Lyon en particulier. Un tour de table a permis d’exprimer les réalités vécues par les membres de l’association : vie partagée avec de jeunes enseignants pour lesquels la formation à faire classe pose problème, ainsi que la remise en question de fait par les élèves de l’importance de leur formation.[………]
Nous constatons parfois le désarroi de certains enseignants, mais toujours la nécessité d’une parole vraie et de formations initiales et continues sérieuses, souvent le rejet des réformes éducatives mais aussi la volonté de travailler ensemble, en équipe, ou en réseau. La précarité accrue de nombreuses familles a des répercussions sur l’école. La non-scolarisation de certains enfants, migrants ou non, nous apparait comme une crise majeure de notre société.
Nous avons échangé aussi sur l’Eglise, ses visages parfois contradictoires. Nous nous sentons à l’aise dans le projet Diaconia 2013, Servons la Fraternité. Nous avons fait le point de l’animation dans l’association un peu partout en France, avec un parti pris sur l’importance de l’intergénérationnel. La session de Vannes, pour les actifs en Aout 2012, s’efforcera de relier pratiques d’école et éthique.
Cinq groupes de travail ont porté du fruit :
1) Annoncer l’Evangile, ce n’est pas d’abord parler, mais c’est : - Accéder à la compréhension, au sens des textes évangéliques aujourd'hui (mettre en cohérence les différents textes avec l'aide des exégètes et spécialistes, des outils...), à leur vérité, puis voir la résonance des textes en nous. Ces textes deviennent pour nous Parole de Dieu.- S'enraciner dans le monde et s'y engager, passer d'une conception morale de l'existence à une participation à l'Esprit créateur de Dieu, Lui aussi Parole, ne pas renoncer à la parole respectueuse.- Corriger une conception dominatrice et dogmatique de l'Église : tentation de faire du nombre ; prendre conscience des carcans ; ne pas se créer des obligations qui prennent notre énergie, et nous éloignent de l'esprit de l'Évangile. - Sortir des églises, ne pas tout miser sur les rites, mais aller "sur le parvis, à la rencontre des Gentils" (Benoît XVI), créer des cellules d'Église, et s’y laisser ressourcer.
2) Penser et cibler des partenariats dans l’esprit de nous enrichir de nos différences.
Ponctuels : | A décliner suivant l’échelle : locale, nationale | Durables |
- Organiser un évènement (conférence...)- Elaborer, signer un texte, un manifeste en lien avec l’actualité | - Echanger des articles (Fédération protestante, revue Jésus, réseau des parvis...)- Echanger des liens Internet, publicité mutuelles pour des sessions | |
Sujets : | ||
Soucis de l’Education | Laïcité | Ouverture (Parvis) |
3) Clarifier ce qui existe comme liens de CdEP avec l’international :
4) Travailler sur des questions actuelles en lien avec la laïcité, le dimanche 1er avril 2012 à Issy-les Moulineaux, journée qu’on voudrait en partenariat avec d'autres associations. La partie Assemblée Générale aura lieu le samedi, pour libérer le dimanche de toutes les questions relatives à l’organisation de l’association.Un groupe se charge de mettre au point un questionnaire (joint à cet envoi) dont le but est de cerner des situations concrètes qui posent aujourd’hui des questions de laïcité. Un ou deux conférenciers devraient intervenir en s’appuyant sur cette enquête.
5) Résumer notre réflexion sur l'école :
a. L'enseignement soumis à une logique d'entreprise ?
- Mise en concurrence des établissements, des collègues ... entre eux
- Choix trop souvent faits en fonction des coûts
- Culture de l'évaluation systématique
- Place "royale" faite aux "projets" (plus rien n'existe sans les "projets")
- Précarisation des statuts et des personnels
- Emploi d'une terminologie d'entreprise par l'EN et les chefs d'établissements, dégageant une idéologie qui n’est pas neutre
b. D'autres voies possibles ?
- Expérimenter le collectif, un esprit collégial (pour lutter contre la mise en concurrence)
- Etre rigoureux avec soi-même et exemplaire
- Cultiver le sens des responsabilités
- S'intégrer à des réseaux de vigilance (Internet y aide) L'Évangile nous rend libres : que notre oui soit oui, que notre non soit non !
c. Questions en débat ...- Utilité du redoublement : Oui ? Non ? Pourquoi ? Dans quelles conditions ? - L'informatique au quotidien (Cahier de Texte électronique par ex.) : flicage ou transparence ?- Le mode de relation aux élèves et son évolution (blogs, Facebook...) - Equilibre entre initiative(s) personnelle(s) et politique de l'établissement- Utilité (et coût) du manuel ? Du Tableau Numérique Interactif ?
Puis, de nouveau en groupes, nous avons essayé de tirer les conséquences de ces échanges pour notre fonctionnement, notre revue Lignes de crêtes, et le site Internet.
Après un envoi au cours duquel nous avons lu le texte d’évangile (Jn 13 ) où Jésus lave les pieds de ses disciples et chanté : « Rien ne changera », nous avons remis à Gabrielle Gaspard un cahier de paroles dans lequel nous la remercions pour l’exercice de ses responsabilités de Secrétaire Générale au sein de CdEP.
Michèle Lesquoy et Jean Kayser