7437D0CC AA1A 4DAA 81D9 54A4B898DB911Le temps est déja à la préparation de l'été, avec les premières annonces de nos sessions à déstination de tous!

vendredi, 19 mai 2023 13:50

Ne pas être des profs parfaits ?

By Marianne

 

Nous avons réfléchi ce soir au travail d'une psychologue, Emmanuelle Piquet ...

Nous avons réfléchi ce soir au travail d'une psychologue, Emmanuelle Piquet, qui accompagne des enseignants et qui les fait réfléchir à une méthode venue de Palo Alto dans les années 1950. L'idée est que dans nos relations (avec les élèves, avec des collègues), quand nous avons épuisé toutes les cordes de notre arc et que cela ne fonctionne pas, que la situation est bloquée et qu'elle nous fait souffrir, il faut "faire pause" et tenter d'aborder le problème complètement différemment, chercher à le régler en faisant l'exact contraire de ce qu'on aurait fait d'habitude.
En théorie, c'est très intéressant et les personnes qui tentent l'expérience peuvent en tirer des bénéfices, pour elles-mêmes et pour les personnes avec lesquelles elles étaient en difficulté. En pratique, cela demande de forcer sa nature et c'est difficile. Les enseignants et les personnels de l'éducation devraient opérer ce virage (à 180°) sous peine d'aller droit dans le mur et de sombrer dans un état d'épuisement émotionnel (communément appelé aujourd'hui Burn out).

Pour en arriver à cette théorie et à faire tenter l'expérience à des collègues, Emmanuelle Piquet a fait le constat que l'enseignant doit répondre à un trop grand nombre d'injonctions, qui lui demandent en réalité d'être un super héros : s'adapter à chacun des ses élèves, savoir se faire respecter, se faire apprécier, ne laisser personne au bord du chemin, proposer un cadre absolument non violent et surtout taire ses impossibilités.

Ce soir, mes amis enseignants chrétiens m'ont écouté raconter une énième fois mon sentiment de ne plus savoir quoi faire avec une groupe d'élèves de spécialité en terminale qui ne travaillent pas et qui attendent vraiment beaucoup de moi. Mes amis m'ont proposé des virages à 180°. Mais voilà, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me projeter en train de dire à mes élèves qu'ils ne m'intéressent plus et qu'ils n'ont qu'à se débrouiller alors que je les porte depuis deux ans à bout de bras. Ma crainte, c'est qu'ils échouent à leur grand oral du bac dont ils ne mesurent pas les exigences ou plutôt, non, dont ils mesurent les exigences, ce qui les paralysent. Et j'ai tout de même une responsabilité même si c'est à mes élèves de faire le job.

Depuis que je suis rentrée, j'imagine Jésus dire : "Oh bah non, j'y vais pas, tant pis pour les hommes ! Peut-être que comme ça, ils comprendront !" J'essaie de trouver un passage de l'Evangile où il aurait fait son 180. Je ne vois pas. Même le passage des marchands du Temple, ça ne marche pas. Alors ? Bon c'est vrai, nous ne sommes pas Jésus, l'abnégation n'est pas son sacrifice. Alors peut-être que mon 180, ce sera juste de lui confier mes élèves ce soir dans ma prière, de lui dire "Seigneur, j'ai fait tout ce que j'ai pu, je n'y arrive plus, aide-les à y voir plus clair et à devenir responsables. Permets-moi de faire pause juste un petit moment et je vais les emmener au bout, grâce à Toi".

Marianne

Voici le lien vers la video : https://youtube.com/watch?v=50nW8Bk4rjU

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