7437D0CC AA1A 4DAA 81D9 54A4B898DB911Le temps est déja à la préparation de l'été, avec les premières annonces de nos sessions à déstination de tous!

lundi, 08 août 2011 10:44

Vivre ensemble avec les séquelles du passé récent

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Les affrontements du XXème siècle en Pologne, l'éclatement de l'ex-Yougoslavie, les blessures encore ouvertes et ceux qui se mobilisent pour apprendre aux uns à vivre avec les autres.

SIESC 2011 – VARSOVIE

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D'abord un souvenir indélébile : trois Serbes orthodoxes, deux Slovènes et une Croate catholiques dialoguant paisiblement sur la manière dont est traité l'enseignement de l'histoire récente dans leurs pays respectifs, vestiges de l'ex-Yougoslavie, après une guerre interne longue et meurtrière. À elle seule, cette image symbolise parfaitement la rencontre 2011 du SIESC (Fédération Européenne d'Enseignants Chrétiens) fin juillet à Varsovie (Pologne). Si on y ajoute le récit d'une collègue Polonaise expliquant comment, adolescente, elle était tiraillée entre la version officielle de l'histoire enseignée à l'école et les faits vécus et racontés par ses parents, on a l'étoffe d'une rencontre particulièrement riche. Mais il faudrait aussi ajouter la présence souriante – pour la première fois – de trois collègues protestantes suédoises ; après avoir été un simple vœu, l'œcuménisme du SIESC est en passe de devenir une réalité, et c'est une vraie joie.

Mais il faut dire un mot de tout ce qui a rendu cela possible : l'investissement des collègues polonais dans une préparation soignée, avec trois conférenciers qui, au-delà d'un style parfois déroutant, ont installé le cadre de réflexion qui a rendu ces échanges possibles.

KKruh_WAW2011.JPGLa première, Katarina Kruhonja, médecin croate investie dans la réparation des blessures psychologiques et intercommunautaires laissées en Croatie par la guerre de Yougoslavie, nous a entretenus de la nécessité de "travailler sur le passé", tant au niveau personnel qu'au niveau de la communauté et à celui des institutions, pour espérer parvenir à une paix durable dans son pays ; elle nous a tous frappés par son humanité profonde, et participant à la rencontre de bout en bout, a beaucoup contribué à rehausser la qualité des échanges en ateliers.

Le deuxième intervenant a développé une conception de l'Histoire non comme glorification de la communauté ou de la nation, mais comme "histoire des gens". Il l'a fondée sur l'approche de "problèmes" (par exemple la bataille médiévale, ou la nature controversée de la décision de déclencher le soulèvement de Varsovie, ou la présence de non Polonais dans les fosses de Katyn) permettant aux étudiants d'acquérir une vision des "autres" non comme des ennemis à combattre, mais avant tout comme des voisins affrontés à des problèmes semblables aux leurs. Martin Kula, professeur à l'Université de Varsovie et non-croyant déclaré, a ainsi donné le coup d'envoi à des échanges nourris sur la présentation de l'Histoire à l'école, et la diversité des pratiques dans ce domaine, en Europe de l'Est comme de l'Ouest.

EKCzy_WAW2011.JPGnfin, Krzysztof Czyzewski, animateur du "Centre sur la frontière – des arts, des cultures, des nations", à Sejny, sur la frontière polono lituanienne, a fait part de son travail, parallèle à celui de Katarina Kruhonja en Croatie, pour susciter des récits du passé et contribuer à façonner une "éthique des marches", une culture de la coexistence dans la durée, non pas en s'acharnant à résoudre les problèmes du passé, mais en apprenant à vivre avec, grâce à l'aide de "constructeurs de ponts" essentiels à cette coexistence.

Comme d'habitude, il faut ajouter à ces échanges de haute tenue un programme touristique qui comprenait la vieille ville reconstruite de Varsovie, la nouvelle bibliothèque de l'Université et son toit jardin, le Palais de la Culture et de la Science "offert" par Staline à la Pologne, le souvenir de Chopin à Zelazowa Wola qui l'a vu naître, et une belle excursion à Lublin et Kazimierz Dolny ; sans oublier la chaleur des retrouvailles – ou de l'accueil des "nouveaux venus", du Nord ou de l'Est, qui de plus rajeunissent sensiblement la fréquentation du SIESC.

Une rencontre dont nous nous souviendrons, et qui nous donne plus envie encore de participer à celle de 2012 à Bruxelles, sur "l'Europe et les religions", avec déjà un intervenant annoncé, le P. Madelin s.j. Alors, rendez-vous à Bruxelles l'an prochain ?

Gérard Fischer

Les trois conférences :
Triompher de la violence (K. Rruhonja)
L'Histoire, c'est l'Histoire des Gens (M. Kula)
La culture de la coexistence à long terme (K. Czyzewski)
Synthèse des travaux des groupes (M-Th. Drouillon)

 

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