7437D0CC AA1A 4DAA 81D9 54A4B898DB911Le temps est déja à la préparation de l'été, avec les premières annonces de nos sessions à déstination de tous!
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mardi, 30 juillet 2013 16:04

Équipes Enseignantes, années 2000 - 2008

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Les années 2000 à 2008 ont été marquées par l'approche, la préparation et la mise en œuvre de la fusion entre les Équipes Enseignantes et la Paroisse Universitaire. J'y ai contribué en tant que président des EE depuis 2002, et veux bien apporter mon témoignage sur cette période. Ces quelques lignes ne peuvent prétendre aux critères d'une étude historique pour laquelle un regard plus distancié, plus informé par le recours systématique aux archives internes et à la documentation externe, plus professionnel pour tout dire, serait nécessaire.

En 2002 j'ai compris que c'était mon tour de donner aux Équipes Enseignantes un peu plus de mon temps et de mes préoccupations, de lui rendre ainsi tout ce qu'elles m'avaient apporté depuis le début des années 60, mes premiers contacts, mes premières sessions.

La situation avait été tendue, l'année précédente, marquée par le constat de notre affaiblissement, tant en effectifs qu'en perspectives. Il avait fallu voter, l'été 2001, sur la nécessité ou non de garder une structure nationale aux EE. Autant dire un vote pour ou contre notre extinction ! Nous en étions tous conscients et les arguments s'échangeaient ainsi. Repenser à ce conseil national de Marly 2001 et relire le compte-rendu qui en a été fait (Communigraphe n°5 2000/2001) donnent toute sa dimension à ce moment crucial pour notre association. Les décisions prises à une très large majorité furent précédées d'échanges fraternels et sans fioritures sur les changements nécessaires et les fondements à tenir.

Les trois piliers, service public d'éducation, cohérence avec l'Evangile, laïcité dans notre société, manifestèrent les fondements à tenir. Avec, pour ce dernier une réaffirmation qui fera son chemin : « Nous réaffirmons qu'il n'y a pas de contradiction à être laïques et chrétiens ».

Le pilier « ouverture à l'international » sera rajouté plus tard, avec raison.

Les changements concernaient plus l'organisation.

Après avoir coupé court aux tentations de fédéralisme (« Voulons-nous garder un mouvement avec une identité et une existence juridique nationale ou nous acheminons-nous vers une fédération de groupes locaux ? ») à 63 pour et 5 abstentions, la question des relations avec la PU fut clarifiée par un vote audacieux prévoyant « partenariat, alliances, actions conjointes,... pouvant aller jusqu'à la fusion », ce à 68 pour, 8 abstentions et 1 contre.

Dans quel état d'esprit ce « pouvant aller jusqu'à la fusion » a-t-il été accepté ? A-t-on eu conscience que se glissait là un grand facteur de changement pour les années à venir ?

Troisième décision concernant l'organisation : la mise en place d'un « comité de suivi » ; quel que soit le fonctionnement à venir de ce comité, en décider renforçait la volonté de modification des rouages de l'association.

Ce « comité de suivi » alimenta la réflexion, mais aussi le nouveau conseil d'administration lors de l'A.G. suivante, en janvier 2002. Je faisais partie de ces instances et devins ainsi président, secondé par un bureau engagé et solidaire.

Je me permets de donner ici un éclairage personnel sur ma situation d'IEN en activité prenant cette responsabilité. D'abord la nécessité où je me trouvais d'en informer mon supérieur pour faire accepter les autorisations d'absence que je serai forcément obligé de solliciter ; lui faire comprendre aussi quelles paroles publiques je pourrais avoir en tant que responsables de l'association EE. Ensuite le renoncement aux accélérations de fin de carrière devenues habituelles dans ce métier. Mais ne retrouvais-je pas en cela, avec moins de risque, la tradition de générosité de tous les permanents qui abandonnèrent momentanément leur classe et leur salaire pour offrir leur service aux Équipes Enseignantes ? Alors que beaucoup de mes collègues prolongeaient et rentabilisaient leur carrière je décidais de me mettre à mi-temps l'année d'après et de prendre une retraite légèrement anticipée dans la foulée. Remarquons que IA et Recteur ont accédé sans réserve à mes demandes, en connaissant la nature et les buts de l'association concernée.

Mais revenons aux pistes dégagées par le « comité de suivi ».  (Article de Michèle LESQUOY dans le communigraphe 1-2002). Outre l'organisation de la réflexion autour des quatre piliers ou pôles, deux points ont eu leur importance par la suite :

-         ne pas manquer l'enjeu du changement de génération, du renouvellement en cours des enseignants, et les « rejoindre où ils sont, comme ils sont » ; dans ce but l'idée d'une rencontre nationale bisannuelle, en direction des enseignants en activité, a fait son chemin,

-         approfondir la réflexion sur nos liens avec l'Église ; cohérents avec l’Évangile, se sentir d'Église.

Remarquons que le rapprochement avec la PU, non mentionné dans ce compte-rendu, n'a pas fait l'objet d'une priorité immédiate. Il ne s'est que progressivement construit autour des actions communes et des rencontres périodiques organisées ensuite.

Outre ces points sur lesquels je vais plus longuement revenir, car ils constituent l'essentiel de ce qui caractérise ces années, une tâche très administrative nous attendait : une modification des statuts de notre association afin de répondre à de nouvelles exigences légales. Cela fut surtout pour nous l'occasion de mieux préciser l'objet de l'association et la caractérisation de ses adhérents, Les « membres de l'enseignement public de l'élémentaire, des CEG et des CES » sont remplacés par les « éducateurs chrétiens qui ont fait le choix de l'enseignement public ». Donc élargissement du professionnel et précision du confessionnel.

Cette question de « l'être chrétien », prise en compte dans nos nouveaux statuts, nous conduira vers une session « Faire Église » qui marquera l'année 2004. Le numéro 4-2003 de Partie-Prenante, intitulé « Vivre en Église », lance la préparation de cette session. Mireille NICAULT affirmait dans l'éditorial : « L'à-venir de l'Église est celui de l'Evangile, un Évangile porteur d'un amour infini, vainqueur de la mort même, et non la permanence de nos sécurités et de nos habitudes... ». Les contributeurs à ce numéro allaient bien dans ce sens. Le bureau des EE, par la plume de Michèle LESQUOY, y présentait le projet de session : si nous acceptons en postulat que « nous sommes d'emblée d'Église », quelle Église voulons-nous aider à construire ? Quels moyens nous donnons-nous pour cela ?

Michèle LESQUOY rend compte de cette session dans le communigraphe 4-2004. Au final plus de questions que de réponses, mais deux axes de réflexion qui nous serviront souvent ensuite :

-         les nombreuses images de l'Église données par les écritures, prémisses à la diversité des regards et des pratiques, mais aussi invitation pour chacun à déplacer, avec d'autres, son regard et ses pratiques,

-         la recherche de ce qui fonde l'autorité, au delà du fonctionnement d'une institution et au delà de nos particularismes.

Je n'oublie pas qu'au cours de cette session notre aumônier national Jean-Guy GIRARDET nous a rappelé l'articulation nécessaire entre mémoire et histoire, et j'en reprends l'essentiel qui conforte mon propos introductif :

« Passer de la mémoire à l’histoire nous aiderait certainement à couper le cordon ombilical pour accueillir ce qui est nouveau. Cela ne peut que nous libérer.....Les jeunes de la PU et des EE ont plus besoin de connaître l’histoire de nos mouvements que de se nourrir à la mémoire que nous en avons. Nous devons décharger les jeunes du poids de nos mémoires. »

J'ai peur, mais je m'en suis expliqué au début, de ne pas aider à faire ce pas de la mémoire à l'histoire !

L'organisation régulière de sessions en direction des adhérents et sympathisants en activité nous a pendant cette période, fortement mobilisés. Cela continue maintenant à CdEP, en toute logique.

Bisannuelles, ces sessions ont toujours été co-organisées par la Paroisse Universitaire et les Équipes Enseignantes. La première étant celle de Melville (près de Lille) en août 2002. Pendant l'entre sessions une petite équipe prépare activement la suivante et porte la préoccupation des « jeunes » enseignants de nos associations.

-         Quelle autorité pour quel enseignement ?

-         Enseigner aujourd'hui, des pistes à explorer.

-         Vie privée, vie professionnelle. Quel équilibre ? Quelle cohérence ? Pour quelle spiritualité ?

Ce projet concret nous a poussés à ajuster nos modes de fonctionnement avec la PU. D'une session initiale qui nous a été proposée toute ficelée par l'Équipe jeunes de la PU nous sommes passés à une véritable co-organisation déléguée aux enseignants en activité des deux associations.

Les Équipes Enseignantes, outre ces deux actions sur lesquelles j'ai voulu mettre l'accent, ont continué leur œuvre, structurée autour des quatre pôles issus de Marly :

Laïcité – Service public – International – Cohérence avec l'Évangile.

Nous avons pu aboutir à une formulation satisfaisante en 2003, qui nous a été bien utile et qui peut encore servir au besoin. Je précisais cependant que « les pôles ne représentent pas une structure organique, mais une aide à l'organisation de la réflexion collective, à l'approfondissement de nos convictions », pour éviter de les prendre pour une doxa éternelle.

Avec ces textes issus de nos longues années de réflexion collective, d'expériences partagées, d'engagements individuels assumés, les Équipes Enseignantes ont continué aussi à s'impliquer dans la vie du monde. De nombreux sujets de préoccupation, dans l'école ou dans la société, nous ont amenés à donner le point de vue de notre association, souvent de concert avec des partenaires aux vues convergentes. La Paroisse Universitaire fut quelquefois l'un de ces partenaires. Moins que nous le souhaitions, mais suffisamment pour constater nos réelles convergences sur le fond des problèmes soulevés, les divergences tenant plus à l'appréciation de l'opportunité d'une parole publique.

Venons en à ce rapprochement Équipes Enseignantes – Paroisse Universitaire, essentiel de l'oeuvre que nous avons assumée.

Je vous l'ai précisé, nous ne nous y sommes pas précipités ; mais nous avons tenu à établir des contacts réguliers et, dès janvier 2002 nous avons tenu notre première réunion de concertation avec les responsables de la PU ; premier tour d'horizon où les divergences passées ont été évoquées pour mieux les dépasser et tendre prioritairement à proposer aux jeunes enseignants nos projets.

Trois périodes se sont succédées dans cette avancée vers la fusion :

-         un temps où nos concertations et quelques projets communs laissaient la fusion hors champ,

-         un deuxième temps où l'hypothèse de la fusion se développait sans réelle volonté de concrétisation,

-         enfin la prise en compte de la fusion comme aboutissement à réaliser.

L'entrée dans le second temps correspond à l'arrivée de Gérard FISCHER à la présidence de la PU. Ce fut un réel progrès pour la compréhension réciproque, mais une période peu confortable car les concertations et actions partagées laissaient chaque association devant ses problèmes financiers, de développement propre, d'identité à préserver. Michèle LESQUOY écrivait dans le compte-rendu de l'assemblée générale de février 2005  « Néanmoins des problèmes demeurent : Quelle action commune, jusqu'où ? Resterons-nous partenaires ou irons-nous jusqu'à la fusion ? Comment avancer si on ne prévoit pas quelque chose de structurel ? »

Le 19 novembre 2005, nous rendant Michèle Lesquoy, Gabrielle GASPARD et moi à une énième réunion concertation avec la PU, nous étions prêts à pousser nos partenaires à opter clairement pour (ou contre...) la fusion. Heureuse surprise, cette option nous a été proposée d'emblée. Journée déterminante pour la suite !

Le troisième temps fut pour nous, bureau des EE, un soulagement, mais aussi l'ouverture d'un chantier colossal.

Il nous fallait d'abord retourner devant nos assemblées générales pour obtenir l'aval à l'entrée en préparation de la fusion (février 2006 pour les EE, mai 2006 pour la PU), ensuite nous devions prévoir et planifier les étapes, dégager les alternatives et faire des choix, enfin nous pouvions notifier tout cela dans un contrat de fusion et rédiger les statuts de l'association future.

Nous avons pris la précaution de nous faire conseiller, par des associations ayant parcouru un chemin analogue et par des professionnels incontournables. Nous avons aussi créé un comité de pilotage PU-EE pour conduire ce projet, renforcé par quatre commissions

Les textes qui furent rédigés à cette occasion donnent une idée du parcours, entre février 2006 et octobre 2007.

-         Projet de résolution pour s'engager vers la fusion (EE-PU) oui à 83% aux EE, à 99% à laPU

-         Intervention du président des EE à l'AG 2006 (depuis bientôt 5 ans, à Marly...) (EE)

-         Après les AG de validation, adresse des deux présidents aux adhérents des associations.

-         Un projet pour notre nouvelle association, mis en chantier fin 2006, il sera ficelé en septembre 2007

-         Le traité de fusion, texte juridique précisant toutes les modalités de cette fusion, ainsi que

-         Les statuts de la nouvelle association, seront arrêtés en avril 2007, ces deux textes devant être présentés pour approbation au Ministère de l'Intérieur.

Ces trois derniers textes, capitaux pour constituer solidement notre nouvelle association, ont été proposés à tous les adhérents fin 2006 pour avis et amendements, jusqu'en septembre 2007 pour le projet, avril 2007 pour le traité et les statuts. Très impliqué dans leur rédaction, j'ai porté une grande attention au projet associatif, juridiquement optionnel, mais important pour donner du sens dès le départ de CdEP (dénomination arrêtée à La Baume les Aix en avril 2007). Texte contractuel car voté en même temps que les deux autres, auquel on peut se référer au besoin.

Les Assemblées Générales du 28 octobre 2008 se sont déroulées sans anicroche. Le CA conjoint (à 20 pendant une année de transition) a élu un bureau renouvelé et une nouvelle présidente, Anne-Marie MARTY. Il était sage, à mes yeux, de ne pas investir l'un ou l'autre des présidents qui ont conduit à la fusion. Il reste encore à propulser dans ces responsabilités des adhérents représentatifs d'une association renouvelée ; il ne faudrait pas trop tarder !

A tous les « équipiers » et les « paroissiens » qui ont vécu douloureusement ce passage des EE, de la PU, à CdEP, avec  toutes les conséquences tangibles ou symboliques qui en ont découlées, à tous ces amis bousculés qui sont restés fidèles malgré tout à leurs engagement premiers retrouvés dans le projet associatif découlant de la fusion, je tiens à adresser mes remerciements pour cette patiente fidélité.

A ceux auxquels ces changements sont destinés, aux plus « jeunes » d'entre nous, aux plus récemment venus nous rejoindre, à ceux qui nous regardent avec intérêt, je dis : saisissez-vous de cette association et faites la vôtre. Dans le respect de ses intuitions premières, faites la à votre convenance et offrez la largement autour de vous.

Enfin aux ami(e)s qui se sont investis avec moi pendant ces années, je dis encore une fois merci. Ils ont été mes frères et sœurs dans la foi et dans l'action ; je leur suis affectueusement reconnaissant.

Antoine Martin, mars 2013.

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